Le fait divers est un genre à part entière, qui doit savoir captiver toutes les couches socioprofessionnelles, des lecteurs de "Qui police" aux intellos de la Fiac. Pourtant, au-delà de ce cirque, la seule chose importante dont il faut se souvenir en permanence, c'est qu'il y a, dans ces histoires, des gens qui souffrent vraiment.
Présentation :
Où est passée la petite Maddie McCann, fillette anglaise de 4 ans disparue en Algarve ? Qui a kidnappé Estelle Mouzin ? Quel assassin a imaginé, autour de la dépouille d'Anaïs Marcelli, ce curieux mausolée ? Saura-t-on un jour qui a massacré ces jeunes filles qu'on appelle « les oubliées de l'A6 » ? Et les premières « disparues de Perpignan », le sont-elles pour toujours ?
Karl Zéro sonde ces mystères à la première personne dans des enquêtes à vif, inédites et exclusives, où il cherche à comprendre par qui et pourquoi tant de vies sont brisées. Le livre porte un éclairage nouveau sur cinq dossiers de disparitions non élucidées, toujours brûlants.
Karl Zéro a su imposer un ton novateur et très personnel au traitement des faits divers, une approche humaine, jamais voyeuriste, extrêmement fouillée.
Ce que j'en ai pensé :
Alors, tout d'abord, pourquoi cette lecture ? Aucun côté morbide là-dedans, mais "j'aime" (ce n'est peut-être pas approprié...) ce genre de documents touchant aux affaires criminelles, faits divers, etc. Ce sont des sujets qui m'intéressent et je suis adepte de émissions types "Non élucidé", "Enquêtes criminelles", "Crimes", "Les faits Karl Zéro", et autres joyeusetés du genre. J'ai fait du droit après tout ; et je suis surtout curieuse. Même si je deviendrai peut-être parano sur les bords à force de voir et lire de telles attrocités...
Par ailleurs, j'aime bien Karl Zéro et son écriture, son ton. J'ai déjà lu "Dans la peau de Luka Magnotta" qu'il avait écrit l'année dernière. Beaucoup d'horreur à la lecture, encore une fois, mais un certain intérêt psychologique...
Dans "Disparues", Karl Zéro revient sur des affaires de jeunes filles / jeunes femmes disparues (évident, c'est le titre...) ou retrouvées assassinées ; Estelle Mouzin ou la petite Maddy disparue au Portugal, entre autres.
A la lecture de ses affaires, que je ne connaissais pas toutes, il y a bien sûr de la révolte qui ressort. D'abord contre les "personnes" (si on peut encore les appelées comme ça...) qui agissent pour un tel mal, une telle horreur. Aussi contre des procédures parfois bâclées ou incohérentes qu'on a du mal à comprendre (même en sachant combien il est facile de critiquer et en connaissant les très nombreux obstacles que peut rencontrer une procédure judiciaire).
On croise également dans ce documents les (trop) nombreux parents de ces victimes, qui restent aujourd'hui dans l'inconnu, sans savoir ce qui est arrivé à leur fille. Ces parents qui ont connu une telle horreur, qui ont été eux-mêmes soupçonnés (après des affaires comme l'histoire de Fiona on comprend aussi...), et qui reste sans réponses à leur nombreuses interrogations. Des parents souvent "parents-courage" qui font des pieds et des mains pour que leur dossier ne soit pas classé, se heurtant parfois à une police ou une justice pas toujours à l'écoute, mais qui ne baissent pas les bras.
La Justice, trop souvent, pense que les familles ne peuvent rien lui apporter. C'est un peu chacun à sa place. A nous, la justice, la recherche de la vérité ; à vous, les familles, la douleur. On s'aperçoit pourtant que les familles, parce qu'elles pensent tous les jours à ces affaires, ont à la fois la force et la volonté d'aider la justice à progresser.
Je ne m'étendrai pas plus sur cette lecture de sujet difficile. Je pense que c'est un document qui mérite d'être lu.
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